La Région du Guémon est située à l’ouest de la Côte d’Ivoire avec une population d’environ 919 392 habitants (RGPH 2014) et une superficie de 6 695 km2. Elle est délimitée au nord par la région du Tonkpi, au sud par la région de la Nawa, à l’ouest par la région du Cavally et à l’est par la région du haut Sassandra.
Elle comprend quatre départements : Duekoué, Bangolo, Facobly et Kouibly. Cette partie du pays a fortement été impactée par la crise qu’a connue la Côte d’Ivoire. En effet, les massacres et tueries y ont été légion en plus des conflits fonciers qui font rage dans cette région, notamment avec les souvenirs douloureux des massacres ayant eu lieu à Duekoué en mars 2011 au quartier carrefour pour ne citer que ceux-là. Fort de tout cela, la paix dans le Guémon reste fragile. Il faut donc des actions de prévention pour juguler la violence. A juste titre, les localités de Duekoué, Facobly et Bangolo ont été choisies par le Réseau Shalom de Transformation de Conflit et de Réconciliation (REST-COR), pour ses interventions préventives de violences.
Dans le Guémon l’agriculture du binôme café-cacao est pratiquée par la population. On note également l’exploitation forestière, l’hévéaculture, les cultures vivrières comme le riz, le manioc, la banane Plantin et les légumes. Le Guémon est une région immensément riche tant au plan naturel qu’au plan agricole et minier. Au plan touristique, La région regorge de nombreux sites, notamment les montagnes et les grottes sacrées de Guitrozon, les 34.000 ha de forêt dense du Parc national du Mont Péko, classé patrimoine mondial. La convoitise des ressources fait du Guénon une région à multiples conflits latents.
Dans le cadre de ses missions pour ses ateliers de formation sur la participation active et non violente des jeunes leaders au processus électoral, le Rest-Cor a visité durant 3 jours la région du Guémon. Les villes de Duékoué, Facobly, Bangolo ont été parcourues du 21 /07/2020 au 23/07/2020 afin de renforcer les capacités de 144 jeunes leaders sur le thème de : Jeunesse et participation non violente au processus électoral pour consolider la paix.
Durant ces trois jours, au cours des différents ateliers, les jeunes ont appris que des élections crédibles et transparentes donnent des institutions représentatives pouvant contribuer au développement démocratique, économique et social du pays. De ce fait le pays doit se départir de son passé d’élections controversées et les jeunes se détourner de la violence. Les leaders de jeunesse ont été instruits par le Réseau Shalom, à être des acteurs non violents durant tout le processus électoral et de s’y impliquer fortement. Ainsi ils sont invités à prendre une part active dans les différentes étapes du processus en étant électeur, candidat ou administrateur électoral. Dans sa participation active à ce processus, le jeune est encouragé à adopter une communication non violente, respectueuse de soi et de l’autre ; à être intègre, mais aussi à détecter des signes de potentielles violences, à les analyser et à les porter à la connaissance des acteurs de prévention ou de gestion des conflits ou à toute personne ressource. Les jeunes ont été instruits à faire des votes justes, éclairés et objectifs. Le jeune doit se désolidariser des mots d’ordre de violence des acteurs politiques et adopter le langage de la communication non violente autour de soi.
A la fin des différents ateliers, les jeunes se sont engagés à épouser des attitudes de paix et de non-violence. A cet effet, ils ont décidé entre autres de créer un réseau d’information entre les différents leaders de jeunesse et de communautés ; sensibiliser à la communication non violente et organiser des activités culturelles et sportives sur la non-violence.